En 2020, je m'étais inscrit pour l'IronMan France-Nice pour refaire un IM labellisé après plus de 3 ans.
Mais comme bon nombre de triathlètes, la crise sanitaire a changé les plans. Après un premier report en 2020, puis un second en 2021, j'ai décidé de prendre le départ pour l'édition 2022. C'était sans compter un changement de mission dans le cadre de mon travail en début d'années qui ne m'a pas permis de me lancer dans une " véritable préparation ". Fin mars, je décide de faire un énième report, mais IronMan me stipule qu'il n'est pas possible d'en refaire un pour les personnes qui ont déjà fait 2 reports cause Covid. C'est donc dans un tout autre esprit que je décide de prendre le départ le 26 juin prochain...
L'objectif est clair : reprendre des sensations et préparer une bonne saison en 2023. En effet, 5 ans sans avoir fait un IronMan, aucune planification véritable, un travail qui me prend beaucoup de temps, une motivation quasi inexistante face à ce chantier et des blessures qui ne me permettent pas d'enchaîner comme je veux les entrainements. Sur le papier, c'est mission impossible.
Et puis en avril, je me reconcentre sur ces objectifs en reprenant les entraînements accès sur le maintien d'un rythme qui me permettra de finir. Je n'ai pas trop le temps de faire de la qualité : donc les séances de fractionnés en CaP ou d'intensité à vélo, j'y mets une croix. J'axe mes entraînements sur le volume et le dénivelé surtout pour la partie cycliste. Et oui, L'IronMan France - Nice en septembre 2021 a changé environ 15 % de son parcours vélo avec 700m de D+ en plus (nouveau parcours dès les 10 premiers kms et après le col de l'Ecre).
Les jours d'entraînements sont tellement limités que je décide de ne faire aucune course pour éviter de perdre du temps dans les voyages, les temps de repos que l'on s'accorde quand on prépare une course, etc.... Mon inscription à l'Half de Dijon tombe donc à l'eau.
J'arrive à me faire de belles sorties en Montagne Noire, en Arriège également qui me rassurent.
Et quand on tape un peu trop dedans, il arrive que l'on se blesse : je me fais un début de décollement de la plèvre à un peu plus d'un mois de l'échéance.
Cela me permet de me reposer et de réattaquer un petit cycle une fois remis avec pour but de ne pas aggraver ce problème et essayer d'avoir le pic de forme la semaine de la course.
Le jour de course arrive très vite : j'arrive sur Nice 4 jours avant la course avec toute ma petite famille pour en profiter avec eux (autant joindre l'utile à l'agréable !!!). L'état d'esprit est bon car je ne me mets aucune pression quant au résultat final. J'ai juste un peur du nombre de personnes qu'il y aura car le 26 juin se déroule le 70.3 et le Full Distance, soit plus de 5000 personnes.
Jour J : je reprends mes habitudes pour tout préparer une fois dans le parc à vélo. Le départ est donné assez tard car le 70.3 part en premier à 6h30 et le Full GA à 7h35. Beaucoup d'attente, mais j'ai su attendre sans trop me refroidir. J'ai pu faire le discussion avec un ancien du club, Julien, dont c'était le jubilé à 41 ans :)
- La Natation : pas trop nagé durant cette saison, l'objectif est de nager sans y laisser trop de force. Je décide tout de même de partir dans le sas de moins de 1h en roll down. Je suis un bon tempo et sors de l'eau en 1h00 tout rond, en étant bien surpris du résultat.
- Vélo : Je pars assez fort à vélo pour éviter les paquets. Le drafting ne se fait quasiment pas car les premières difficultés arrivent dès le 9ème km avec la côté de Puget pour rejoindre St Jeannet. Je monte à un bon rythme et continue dans ma lancée jusqu'au début de l'ascension qui mène au col de l'Ecre via les gorges du Loup. Je diminue en effet le tempo car la chaleur se fait sentir, le vent est déjà bien présent et que les sensations ne sont pas au top. Je commence à avoir mal au pied droit au niveau du petit orteil. J'ai en effet une excroissance et les chaussures que j'ai pourtant testés depuis presque 2 mois me font mal.
Au col de l'Ecre, je gère mon effort pour faire face au vent, mais je sens que les watts diminuent. Je me refais un peu la cerise sur le deuxième changement de cette édition, avec la partie qui mène à Anton (80ème km). C'est dans le long faux plat montant que je déserre entièrement la chaussure droite pour libérer le pied et ce, jusqu'à l'arrivé. Le pied n'est pas tenu, mais c'est la seule sloution. Je suis mène obligé de sortir entièrement le pied sur 5km pour atténuer cette douleur aigue. Je sais qu'il faut que je garde un bon rythme jusqu'au 100ème km qui laisse une très belle descente qui mène jusqu'à Gréolière. La chaleur est déjà bien installée etj'appréhende la dernière grosse difficulté : la montée de Coursegoules qui est un peu plus longue que les anciennes éditions.Cette montée place très bien et je bascule dans cette longue descente où je me fais plaisir. Le temps me parait très long, mais j'arrive sur la partie plate de Saint Laurent du var. le vent est bien de face, mais j'arrive à garder un bon tempo. Sur la route qui longe l'aéroport et qui mène au parc à vélo, le vent est très très fort et de côté. J'y laisse quelques plûme.
Je pose le vélo en 5h35. Là, je prends la chaleur en pleine face et comprends que le Marathon va être difficile.
- Le Marathon :
Effectivement, c'est au bout du deuxième ravito que je comprends que ce Marathon va être un chemin de croix. Je n'ai pas les jambes et le cocktail chaleur-vent ne me motive guère. Je me donne l'objectif de courir jusqu'à chaque ravito et de marcher pour boire, boire et boire.j'arrive ainsi à fairele semi. Et le troisième tour est compliqué sur les 5 premiers kms. Là, je vois Fredéric LUREAU où je lui sors que je fais de la merde. Il me dit que c'est pour tout le monde pareil et que je me débrouille plutôt bien. En regarder après course le rythme de ceux dans ma catégorie d'âge, je me rends compte effectivement que j'étais dans un bon tempo. Ces quelques mots me remotive et je lâche toutes mes forces jusqu'au prochain ravito et ainsi de suite. Le quatrième tour se passe assez rapidement à mon goût et je ralie l'arrivée avec un temps qui est certes, loin de ce que j'ai pu faire par le passé, mais qui, pour le moment, n'est pas si mal avec la pseudo prépa que j'ai pu faire: 10h08.
Après une petite collation, des discussions avec la famille (ma soeur, ma compagne et mon petit Noham), je regarde les résultats et constateque je suis 7ème de ma GA !!! Vraisemblablement entre 5 à 6 slots. Il va peut être falloir aller à la remise des slots le lendemain.
J'ai fait le pour et le contre toute la nuit dans ma tête pour accepter ou non le slot s'il métait proposé.
Et le lendemain avec deux décistements pour les 4 premiers, je n'ai pas réfléchi : 12 ans que j'attends d'y retourner, çà ne se réfuse pas, même si je n'ai pas les finances.... Je ferai avec...Et puis, j'en ai bavé durant cette course, je suis allé la chercher malgré cette prépa qui n'en était pas une : Oui, c'est un hold up, mais je repars avec le saint graal !!!!
Road to Kailua - Kona 2022 :)